Assise sur un banc, à l'intérieur du British Museum, Payson observait les gens. Le soleil perçait au travers des fenêtres créant une athomsphère agréable et qui semblait convaincre les habitants de Londres que visiter le musée serait beaucoup plus sympathique que lors d'un jour de pluie. Ce genre d'activité non nonchalante avait tendance à lui plaire. Cela l'inspirait pour ses oeuvres. Enfin...peut-on vraiment qualifier d'oeuvre d'art des croquis lancés à la va-vite sur un carnet de dessins?

Comme à son habitude, Payson sorti de son sac son carnet de croquis ainsi qu'un crayon de papier. Elle se devait de prendre ces moments où une mère essayait d'expliquer à son fils la beauté d'une sculpture, où une classe entière de jeunes filles riait secrétement en montrant les parties intimes d'une statue masculine, où des personnes découvraient tout simplement les beautés du monde qui les entourait.

Tout en souriant en pensant à ces faits, elle dessinait ce qu'elle voyait. L'agitation autour d'elle et le silence mitigé qu'imposait le lieu ne pouvait qu'être favorable à sa création artistique. Le calme total avait tendance à l'ennuyer.

Après un moment, elle posa son carnet et son crayon sur ses genoux et observa de nouveau la salle. Un jour elle serait là, exposée aux côtés d'un Rembrant. Ou pourquoi pas aux côtés du vermeer prêté par la France à l'occasion d'une exposition sur le peintre. Elle ferait un vernissage ici, elle serait aussi connu que tout ces peintres dont le seul nom suffisait a faire aligner les zéros sur les chèques. Non pas qu'elle veuille de la richesse, non ce qu'elle voulait, c'était la célébrité, être reconnue pour son talent.

Elle s'étira légèrement puis repris le cours de son dessin. Ses modèles avaient bougés depuis bien longtemps mais elle avait une très bonne mémoire visuelle et elle allait s'en servir pour continuer son oeuvre. Elle n'espérait qu'une seule chose! Qu'aucun gardien ne vienne la voir. Elle n'avait pas l'autorisation de peindre en ce lieu contrairement aux trois autres peintres sur chevalets qui trônaient au centre du couloir à repeindre une des oeuvre exposées avec obligation d'en changer un élément. La reproduction exacte du tableau était interdit et passible de prison. Heureusement pour elle, elle ne peignait pas une des oeuvre représentées dans ce saint lieu, pour elle, mais simplement les gens qui s'y trouvaient.

Tout à son art, Payson ne perçut pas le gardien venir vers elle et ce ne fut que lorsqu'il fut devant elle qu'elle remarqua qu'il était là.

- Mademoiselle, veuillez me montrer votre autorisation je vous prie.
- Oh euh...c'est à dire que...je n'en ai pas monsieur.

Payson baissa le regard, elle savait qu'elle n'aurait jamais du dessiner mais c'était plus fort qu'elle. Le côté fou sans aucun doute. Elle releva les yeux vers le gardien. Ce dernier la fixait en croisant les bras mais son visage n'avait en rien l'air sévère ou énervé. Payson repris alors la parole.

- Je promet de ne plus dessiner si vous me laissez. Je range le tout et on oublie d'accord?

Le gardien la regarda puis sourit, acceptant son idée, précisant cependant qu'il ne voulait plus jamais la revoir ici en train de dessiner sans autorisation, mais que par contre, elle pouvait revenir quand elle le voulait pour visiter ce beau musée. Payson lui rendit son sourrire et rangea ses affaires et tandis que le gardien repartait en tournée de surveillance, elle se leva et commença à regarder les peintures du couloir où elle se trouvait.